Retour
Glossaire - Biographies
Construction - Dimensions - Extérieur - Extérieur2
Intérieur - Intérieur1 - Chronologie - Evêques
Extérieur - Intérieur - Vitraux

- Éléments architecturaux extérieurs

La construction de la nef commença en (1182), après la consécration du choeur. Certains pensent que les travaux débutèrent dès (1175), avant la consécration. Les travaux s’arrêtèrent après la 4ème travée laissant inachevée la nef, tandis qu’on commença la façade en (1208). L’édification de la nef fut reprise en (1218) afin de contrebuter la façade.

A la fin des années (1220), le 4ème architecte de Notre Dame entreprit de modifier le plan initial au niveau de la partie supérieure de l'édifice, alors qu'il était en cours de construction. L’obscurité de Notre Dame, jugée importante dès le début de la construction, était devenue insupportable, par comparaison avec la clarté dans laquelle baignaient les sanctuaires en construction. Une mise à niveau devenait indispensable si l'on désirait que la cathédrale reste la référence et ne soit pas considérée comme archaïque. L’architecte entreprit alors l’allongement des baies vers le bas par suppression de l’ancien 3ème niveau, celui des roses de l’ancien édifice donnant sur les combles des tribunes. On supprima ces combles au profit d’une terrasse coiffant ces tribunes et formée de grandes dalles.

Un problème se posait, l’évacuation des eaux de pluie qui risquaient de stagner suite à la suppression du toit incliné des tribunes. L’architecte dut introduire un élément nouveau dans l'architecture, dont nous sommes aujourd'hui héritiers, recueillir les eaux de pluie sous la toiture par un système de chéneaux, et les évacuer de proche en proche par des conduits verticaux vers un système se terminant au niveau de longues gargouilles destinées à les projeter au loin de l'édifice. Un système nouveau de récupération des eaux de pluie au sommet des bâtiments. Toute une série de modifications durent être effectuées au niveau supérieur de l’édifice, reprise de la toiture et de la charpente, remontée des murs gouttereaux, création de chéneaux. Surtout on remplaça les arcs boutants supérieurs à double volée par des grands arcs boutants à simple volée lancés au dessus des tribunes.

- les arcs boutants de la Nef

Ces grands arcs boutants sont remarquables et témoignent du génie de l’architecte de l’époque. Ils sont d’une seule longue volée de 15 mètres, lancés au dessus des collatéraux et leur tête soutient le haut des murs gouttereaux de la cathédrale. Ces têtes s’appuient au droit de conduits verticaux destinés à évacuer l’eau des chéneaux de la toiture de la nef. L’extrados des arcs boutants est creusé d’une gouttière qui traverse le sommet de la culée et se termine par une longue Gargouille. Ces arcs boutants n’étaient pas destinés à contrebuter l’édifice, mais à régler l’évacuation des eaux de pluie, devenu important après la transformation de la toiture des tribunes en terrasse. C’est ce qui explique la faiblesse relative de ces arcs. Leur construction une prouesse, ce qui se manifeste par leur grande longueur, mais aussi par leur minceur. Leur rôle étant faible dans le soutien de la voûte du vaisseau principal, l’architecte s’est permis d’être audacieux.

La grande portée des arcs boutants est tout à fait exceptionnelle dans l’architecture Gothique du Moyen Age. Dans les édifices de l’époque, bordés de doubles bas côtés ou de doubles Déambulatoires, les culées de ces arcs boutants devaient prendre du terrain en dehors des églises. Or le terrain était à épargner dans les villes du Moyen Age, dont la superficie était rendue inextensible par les murs qui enserraient les cités. Les arcs boutants de la cathédrale de Paris, qui franchissent d’une seule volée, le Choeur, sont un exemple unique. Ordinairement, les arcs boutants sont à 2 volées, ils sont séparés par un point d’appui intermédiaire qui, en divisant la poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire l’épaisseur des contreforts extérieurs ou culées. C’est ainsi que sont construits les arcs boutants de la cathédrale N.D.de Chartres, ceux de la cathédrale St Étienne de Bourges, ainsi que ceux du choeur de celle d’Amiens, ces 3 derniers édifices sont eux aussi dotés soit de doubles bas côtés soit d'un double Déambulatoire.

- la Façade Sud et
le Portail St Étienne

Commencé par Jean de Chelles en (1257), le portail St Étienne fut terminé par Pierre de Montereau. Il se situe au niveau du bras Sud du transept. Le tympan du portail St Étienne est occupé par des bas reliefs qui racontent la vie du 1er martyr chrétien, "St Étienne", selon les Actes des Apôtres. Divisé en 3 registres horizontaux superposés, le décor du tympan se lit de bas en haut et de gauche à droite, St Étienne Prêchant le Christianisme et mené devant le Juge au registre inférieur, la Lapidation de St Étienne et sa mise au tombeau au registre médian, et le Christ bénissant entouré de 2 anges au registre supérieur. Le trumeau est occupé par une grande statue de St Étienne, oeuvre de Geoffroi Dechaume exécutée au (XIXème siècle).

La triple voussure de l’Intrados de la porte est sculptée de pas moins de 21 martyrs, auxquels des anges offrent des couronnes. On retrouve là St Denis sans tête,St Vincent, "St Eustache", "St Maurice", St Laurent avec son gril, St Clément, St Georges, et d’autres non identifiables. De chaque côté du portail 3 statues d’Apôtres, elles aussi modernes, destinées à remplacer celles fracassées par les vandales de la Révolution. Au dessus du portail se trouve un beau gable ajouré surmonté de la magnifique rosace Sud de la cathédrale offerte par St Louis. Comme sa soeur du Nord, la rosace sud, voit son diamètre de 13m,10, et, si l’on y ajoute la claire voie sous jacente, la hauteur totale de la verrière atteint presque 19 mètres.

Cette rosace fut redressée par Viollet le Duc au (XIXème siècle), ce qui entraverait l’impression de rotation de la rosace. La raison de cette modification semble être que la rosace avait souffert au cours des siècles et de l’incendie de l’archevêché déclenché par les insurgés de (1830). L’architecte restaurateur constata de plus un affaissement de la maçonnerie, et dut reprendre entièrement cette façade. Il fit pivoter la rosace de 15 degrés à seule fin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider et éviter un affaissement ultérieur. Le maître verrier Alfred Gérente restaura à cette occasion les vitraux du (XIIIème siècle) et reconstitua dans l’esprit du Moyen Age les médaillons manquants.

Au dernier étage de la façade, un remarquable pignon s’élève au dessus de la rosace. C’est un des plus beaux exemples des pignons construits à l'époque (1257). Il est percé d’une rose ajourée, qui éclaire le comble du transept. Sur l’archivolte de la rosace est posé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie. Ceci permet le passage depuis les galeries supérieures de l’Est de la cathédrale vers celles de l’Ouest, galeries qui longent les toitures. Le pignon proprement dit s’élève un peu en retrait par rapport à la rosace, et son épaisseur est de 70 centimètres. Il est allégé par la rose qui éclaire le comble et par des écoinçons. 2 grands Pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui contrebutent la rosace. 3 statues décorent le sommet et les 2 angles inférieurs du pignon. Celle du sommet représente le Christ apparaissant en songe à St Martin, revêtu de la moitié du manteau donné au pauvre de la légende. Les 2 autres statues situées à gauche et à droite de la base du pignon, représentent St Martin et St Étienne. La rose du comble est d'une proportion parfaitement en rapport avec la grande rosace du transept. D’après Viollet le Duc, la grande beauté de cette construction ne fut pas surpassée ailleurs dans l’architecture Gothique.

- la façade Nord et
le portail du Cloître

Le portail du Cloître se situe au niveau du bras Nord du transept, et a été construit vers (1250) par l’architecte Jean de Chelles. La construction de la façade Nord est quelque peu antérieure à la façade Sud. Presque toujours dépourvue d’ensoleillement, et située dans une rue animée, cette façade a moins de succès que sa soeur cadette Sud. Un peu moins décorée, elle est tout aussi belle et son portail présente l’énorme avantage de pouvoir être franchi pour accéder rapidement au coeur du sanctuaire. Elle est divisée en 3 étages, en léger retrait les uns des autres. Le niveau inférieur est celui du portail surmonté de son grand Gable. Le niveau moyen est constitué d’une gigantesque verrière comprenant l’impressionnante rosace, merveille du (XIIIème siècle), surmontant une claire voie. Enfin l’étage supérieur est celui du pignon triangulaire masquant l’extrémité des combles du bras Nord du transept.

Au trumeau du portail, une statue de la Vierge sans enfant. Cette statue a pu échapper à la destruction en (1793), mais l’enfant Jésus qu’elle portait a été brisé. On dit que c’est l’épouse de St Louis, "Marguerite de Provence", qui aurait servi de modèle au sculpteur. Les 6 grandes statues des piédroits détruites à la Révolution n’ont pas été reconstituées au (XIXème siècle), lors de la grande restauration. La partie inférieure du tympan, le linteau, représente des scènes de l’enfance du Christ. Ces sculptures sont parmis les plus belles oeuvres sculptées sur ce thème. Elles montrent le rôle de Marie dès l’enfance de Jésus. Les 4 scènes représentées sont la Naissance de Jésus dans une humble Crèche, l’offrande au temple de Jérusalem après sa naissance, le massacre des Innocents par le Roi Hérode et la fuite en Égypte de Joseph et Marie pour protéger l’Enfant.

La partie supérieure du tympan présente le très populaire Miracle de Théophile qui est un des Miracles de la Vierge dont le Moyen Age tardif était friand. C'est une histoire

"Faustienne. Théophile, clerc de l’évêque d’Adana en Asie Mineure, était jaloux de ce dernier. Pour supplanter son évêque, il vend son "âme" au "diable". Le pacte est consigné sur un parchemin que ce dernier emporte. Avec l’aide du diable, Théophile parvient à humilier son évêque. Mais il se repent et, ne sachant comment sortir de l’impasse, il implore la Vierge. Celle ci menace le diable et force ce dernier à remettre le parchemin maudit".

Comme pour la façade du croisillon Sud, on retrouve les mêmes éléments architecturaux sur façade du croisillon Nord, un beau Gable surmonte le portail, et une galerie de vitraux ou claire voie occupe l’espace entre l’étage du portail et celui de la rosace. Cette dernière, grand chef d'oeuvre de l’architecture Religieuse Gothique, mesure plus de 13 mètres de diamètre.

Le tout est surmonté d’un pignon richement décoré et analogue, sans être pareil à celui du Sud. Il est percé d’une rose éclairant les combles du transept Nord, ainsi que de 3 Oculi. A sa base, de chaque côté, s’élève un grand Pinacle ayant la forme d’un élégant clocheton, surmontant chacun un des 2 puissants contreforts encadrant la façade. Largement privée de soleil et ne bénéficiant pas de la proximité du fleuve, elle n’a pas la même popularité que la façade Sud souvent baignée de lumière. Elle gagne à être admirée, c’est un visage moins connu de Notre Dame qu’on y retrouve. Les gigantesques arcs boutants dotés de longues Gargouilles ou chimères grimaçantes et appuyés sur de massives culées, montrent que la cathédrale est aussi une impressionnante construction de pierres. C’est au niveau de la face Nord de la tour Nord 16 mètres de largeur à la base, que cet aspect apparaît le plus nettement. La partie inférieure de la tour, haute de plus de 30 mètres, avec ses 3 contreforts massifs, presque sans décorations ni ornements, avec ses blocs de pierre taillés avec rigueur et continuellement à l’ombre depuis des (siècles), fait en sorte que l’édifice devient quelque peu écrasant.

- la Porte Rouge

Le maître d’oeuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte, sans trumeau, appelée pour des raisons évidentes le Portail Rouge de la couleur des ses vantaux, vers (1270). Louis IX, mieux connu sous le nom de St Louis, l’avait commissionnée. Cette porte était réservée aux chanoines du chapitre et était destinée à améliorer la circulation de ces derniers entre Notre Dame et l’Enclos Cannonial, quartier de l’Île de la Cité réservé aux demeures des chanoines et situé au Nord-Est de la cathédrale entre le fleuve et cette dernière. La Porte Rouge s’ouvre dans la cathédrale tout près du choeur, par une des chapelles latérales Nord du choeur. St Louis est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un ange. L’épouse de St Louis Marguerite de Provence, se trouve à droite du Christ. Aux voussures entourant le tympan on peut voir des scènes de la vie de St Marcel, évêque de Paris.

- les bas-reliefs des
chapelles du choeur

A gauche de la porte rouge, au niveau du mur extérieur des chapelles latérales du choeur se trouvent 7 bas reliefs du (XIVème siècle) époque où ces chapelles furent construites, dont 5 se rapportent à la Vierge, sa Mort, son Ensevelissement, sa Résurrection, son Assomption et son Couronnement. Les 2 derniers sont un Jugement Dernier avec Marie intercédant auprès du Christ, et une représentation du miracle de Théophile.

- le Chevet de la Cathédrale

Le chevet est constitué par un demi cercle situé dans la partie la plus à l’Est de la cathédrale. Il correspond à l’Abside de l’intérieur de l’édifice, entourée du rond point du déambulatoire et des chapelles Absidiales. Le chevet est la partie la plus ancienne du sanctuaire. Il fut bâti durant la 1ère phase de construction, de (1163) à (1180). Une série d’admirables grands arcs boutants dotés d’élégants Pinacles soutient son mur supérieur arrondi. On ne sait pas si des arcs boutants soutenaient dès le début le chevet et le choeur. Le fait est qu’on n’en trouve actuellement nulle trace. Au (XIXème siècle), Viollet le Duc n’en fit pas mention non plus, et aucune source antérieure ne nous aide. L’opinion la plus généralement admise est donc qu’il n’en existait pas, tout comme les actuels bras du transept n’ont jamais été soutenus par des arcs boutants. Les divers contreforts suffisent à soutenir l’ensemble. Les 1ers arcs boutants auraient dès lors été construits peu avant (1230), par le 4ème architecte de la cathédrale, et ce chronologiquement peu avant ceux de la nef. Comme pour la nef, leur fonction de soutien de l'édifice aurait été mineure au regard de leur rôle dans l’évacuation des eaux de pluie.

Ces arcs boutants du début du (XIIIème siècle) furent remplacés au (XIVème siècle) par de nouveaux, d’une portée de 15 mètres, lancés par Jean Ravy pour soutenir le Choeur et son Chevet. Ils sont au nombre de 14 autour du choeur, dont 6 pour le chevet. Comme ceux du début du (XIIIème siècle), ils paraissent particulièrement minces. En effet, en plus de leur minceur source d’une apparente faiblesse, ces arcs boutants, à l’inverse de ceux de la nef, sont percés d’un Trilobe accentuant leur relative fragilité. Le chevet est décoré de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.

Haut de page